Produits laitiers et cancer de l’ovaire

Selon le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), relativement peu de facteurs traditionnels propres aux habitudes de vie sont associés au risque de cancer de l’ovaire1. Le Fonds mondial de recherche contre le cancer note qu’il existe une modeste association entre un surplus de masse adipeuse et le cancer de l’ovaire, ce qui constitue une autre raison pour les femmes d’adopter de saines habitudes de vie2. Les gens se demandent parfois s’il existe des liens entre les aliments et le cancer de l’ovaire. Dans les faits, peu de données scientifiques établissent un lien entre tout facteur alimentaire et le cancer de l’ovaire1,2.

Torse d'une femme tenant une image de son utérus devant son corps.

Points saillants

  • Les données scientifiques n’établissent pas de lien entre les produits laitiers et le cancer de l’ovaire.
  • De vastes études prospectives n’ont révélé aucune association entre la consommation de produits laitiers et le risque de cancer de l’ovaire.
  • Des méta-analyses explorant le calcium et la vitamine D et le risque de cancer de l’ovaire suggèrent que ces nutriments sont associés à un rôle neutre ou protecteur.

Aperçu du cancer de l’ovaire

Le cancer de l’ovaire est un type de cancer relativement rare1. Les autorités en matière de santé indiquent qu’il existe certains facteurs de risque connus du cancer de l’ovaire1-3. Il s’agit notamment des suivants :

  • Des antécédents familiaux de cancer de l’ovaire;
  • Des mutations des gènes BRCA;
  • Le fait de n’avoir jamais été enceinte ou de ne jamais avoir accouché;
  • Des antécédents personnels et familiaux de cancer du sein;
  • L’hormonothérapie substitutive;
  • L’endométriose;
  • L’usage de tabac;
  • Une taille élevée à l’âge adulte;
  • Un surplus de masse adipeuse (défini par un indice de masse corporelle élevé).

Les données scientifiques

Le Rapport mondial sur le cancer publié en 2020 par le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) de l’OMS indique que les données disponibles « ne révèlent pas d’associations fortes entre l’alimentation ou l’activité physique et le risque de cancer de l’ovaire1 ». Toutefois, comme il existe une association modeste entre un indice de masse corporelle élevé et un risque accru de cancer de l’ovaire, il semble justifié d’encourager les femmes à adopter de saines habitudes de vie et à maintenir un poids santé. 

Selon le troisième rapport d’experts publié en 2018 par le Fonds mondial de recherche contre le cancer et l’American Institute for Cancer Research, les données sur le lait et les produits laitiers et le risque de cancer de l’ovaire ont été jugées « limitées et non concluantes2 ». Par conséquent, peu de données scientifiques établissent une association entre le lait et les produits laitiers et un risque accru de cancer de l’ovaire.

Les données des Nurses’ Health Study I (n = 76 243) et II (n = 88 356), recueillies pendant une période de suivi de 28 ans, ont été utilisées pour évaluer si la consommation de produits laitiers était associée au risque de cancer des cellules épithéliales de l'ovaire4.

  • La consommation de lait écrémé, de lait entier, de lactose, de calcium laitier ou de gras laitier à l’âge adulte n’était pas associée au risque de cancer de l’ovaire.
  • Aucune association n’a été observée quant à la consommation pendant l’adolescence (alors que les filles sont au secondaire), la préménopause ou la postménopause.
  • Dans les analyses par type de cancer de l’ovaire, aucune association n’a été observée pour le cancer séreux de l’ovaire, mais le quintile le plus élevé de consommation de lactose était associé à une réduction de 68 % du risque de cancer endométrioïde de l'ovaire.

À l’aide de données issues de l’étude European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition et de la Netherlands Cohort Study, Merritt et coll. ont évalué une liste exhaustive de facteurs alimentaires relativement au risque de cancer des cellules épithéliales de l’ovaire5:

  • La consommation de lait, de yogourt et de fromage n’était pas associée au risque de cancer de l’ovaire épithélial.

Les mécanismes potentiels

Le calcium et la vitamine D

Le rôle du calcium et de la vitamine D dans le risque de cancer de l’ovaire demeure incertain. Le calcium pourrait protéger contre la carcinogenèse en régulant à la baisse la production de l’hormone parathyroïde (PTH), ce qui pourrait réduire la prolifération cellulaire et augmenter l’apoptose (mort cellulaire)6. Par ailleurs, le calcium du lait se lie à des carcinogènes tels les sels biliaires et les acides gras7.

Des récepteurs de la vitamine D sont présents dans les cellules du cancer de l’ovaire, et des données suggèrent que la vitamine D inhibe la prolifération cellulaire et induit l’apoptose (mort cellulaire)8

Des conclusions de méta-analyses suggèrent qu’il pourrait y avoir une association neutre ou inverse entre la vitamine D et le calcium et le risque de cancer de l’ovaire6,8,9.

Cependant, le troisième rapport d’experts du Fonds mondial de recherche contre le cancer et de l’American Institute for Cancer Research précise que les données sur le calcium et la vitamine D sérique et le cancer de l’ovaire sont limitées et qu’aucune conclusion ne peut être tirée2.

Le lactose et le galactose

Il a été suggéré que le lactose, en particulier le galactose, un de ses métabolites, pourrait être toxique pour les cellules ovariennes (ovocytes). Or, selon des conclusions d’études, le lactose et le galactose ne semblent pas associés au risque de cancer de l’ovaire4,5. Selon le troisième rapport d’experts du Fonds mondial de recherche contre le cancer et de l’American Institute for Cancer Research, peu de données établissent un lien entre le lactose et le cancer de l’ovaire2

Conclusion

Les données scientifiques n’établissent pas d’association entre le lait et les produits laitiers et le risque de cancer de l’ovaire.

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